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La 921

par Gérard Brazon


Au bord de l’Eure et Loir, et ses plaines de blés.
La 921, de Chartres à  Illiers.
Des Champs  à perte de vue. Au loin, les clochers
De villages se dressent encore comme des piquets
Vénérables et  témoins d’un temps dépassé.
D’énormes machines fauchent dans la poussière
Comme de grands insectes géants fantastiques,
Remplaçant les femmes issues de la terre,
La faux des hommes pour ce travail magnifique:
Récolter le blé! La mère de tous les pains.
J’imagine la fatigue dans les villages.
La rudesse, l’économie du langage.
Les regards qui en disent long… Comme les mains,
Habituées aux durs labeurs. Loin des citadins.
Et les regards secs mais francs et malins.
 
Le temps passé amenant la modernité,
A évacué cette marée paysanne.
Et les fêtes ont laissé place à la télé.
Restent les anciens sur la place qui flânent.
Et qui nous regardent passer. Déjà absents
De cet autre monde de ses nouveaux tourments.
 
Au bord de l’Eure et Loir et ses plaines de blés
La 921 de Chartres à Illiers.
Au-delà de Brou, il y a le Loir et Cher.
Les plaines se font collines aux arbres verts.
Les saisons ont les couleurs des arbres fruitiers.
Un autre monde, une autre identité.
C’est ici, dans un village, auprès d’un clocher,
Qui sonne les heures et demi-heures passées,
Que je retrouve tout ce que j’avais oublié.
Des odeurs fortes de la terre après la pluie.
Aux arbres escaladés pour cueillir les fruits.
Et les odeurs de la  confiture sucrées
 
La 921 de Chartres à Illiers.
Au-delà de Brou, il y a le Loir et Cher.
Les plaines se font collines aux arbres verts
Il y  fait si bon vivre les moments d’été.