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Les ancêtres

par Gérard Brazon

Ecrit pour l'exposition 2009 réalisé par l'atelier de généalogie.


Le temps file trop rapidement, si léger !
D’un ruisseau sauvage en un torrent glacé.
Il s’écoule en rivière et en fleuve bordé,
Se défilant, entres nos pauvres doigts crispés,
Sans que, à jamais, nous ne puissions l’arrêter.

Je songe à tous mes ancêtres paysans.
Peinant à la tâche pendant des heures durant.
A cette femme expulsant l’enfant vagissant
Dans les cris et les douleurs d’un long jour naissant
Ou bien, dans le clair obscur d’un jour finissant.
Dans une ferme, un taudis, ou dans un champ.

Le temps file trop rapidement, si léger !
Et il se défile entres doigts crispés.

Je songe au labeur des ancêtres journaliers
Qui tôt le matin, partaient à l’usine à pied.
Une maigre pitance, l’espoir chevillé
D’un meilleur lendemain pour l’enfant héritier.

Ils mouraient si jeunes. Ces vieillards fatigués.
Que l’enfant pouvait à peine les rencontrer,
En dehors d’un champ, d’une mine, d’un chantier.

Le temps file trop rapidement, si léger !
Sans que, à jamais, nous ne puissions l’arrêter

Je songe à ce grand père mort. Il y a longtemps.
Au regard sur la photo de ses cinquante ans.
Sa fille ne m’avait pas enfanté cependant
Et je te regarde grand père. Je suis content.
Car toi qui m’as si peu connu finalement
J’aimerai te dire que je pense à toi très souvent.
Le temps file trop rapidement, si léger !
Il s’écoule entres nos pauvres doigts crispés.

Ma lignée, mes ancêtres, tous mes ascendants.
Je voudrais vous remercier au delà des temps.
Dans vos villages, dans vos cimetières dormants
Je voudrais vous dédier ce poème. Simplement.