Littérature > Coup de coeur > Merde à la Déprime

Merde à la Déprime de Jacques Seguela

par Christine Bello

 

Jacques Séguéla a une vérité, la sienne. Il nous la livre tout au long d'un livre, que l'on pourrait appeler livre de recettes, de 153 pages toutes mouillées. Un ouvrage qui se décompose en trois grandes sections : Avant-propos, propos, après-propos qui feraient pâlir de jalousie plus d'un écrivain.

Et comme toute recette on y découvre les ingrédients, ici une « vérité », du style « Le plus beau progrès de l'espèce humaine est d'avoir enfanté une société de liberté ». Vient ensuite la préparation, c'est-à-dire tous les arguments nous illustrant le bonheur à portée de main mais que nous n'avons pas réussi encore à saisir. Puis le « y'a qu'à faut qu'on » qui n'est autre que la manipulation à faire sur notre esprit pour accéder à cet état de félicité.

De nombreux sujets noircissent les pages, de nombreux conseils tel celui donné aux jeunes en recherche d'emploi « Choisissez l'entreprise trimaran ». Trouver un travail relève déjà de l'exploit ... alors l'entreprise trimaran ! « La fouille de l'avenir est mille fois plus enrichissante que celle du passé ». Ah !
« Laissons nos élus gouverner, en nous gardant de les critiquer ».

A qui s'adresse ce livre ? Tout public ou milieu politique ?
Il semble tellement loin de ce qui est vécu aujourd'hui. La société de liberté n'est bientôt plus qu'un leurre. Nous sommes une société qui nous raidissons dans des attitudes imposées trop empesées. Même des mots pour désigner des gâteaux ne doivent plus être employés, toutefois les financiers, les religieuses, les polonaises sont toujours présents dans les pâtisseries. Ce n'est qu'un simple exemple, hélas ! Ne sommes-nous pas tout simplement tombés sur la tête, nous ou ceux qui nous gouvernent, à trop vouloir légiférer ? C'est peut-être déjà à ce niveau qu'il faudrait agir M. Séguéla.

La lecture de cet ouvrage n'est pas évidente. Une impression de fouillis s'en dégage, des idées un peu éparses, des explications pas très claires. Toutefois il est bon de souligner quelques réflexions intéressantes telle : « Et cultivez votre imagination. Elle est votre assurance tous risques pour affronter les soubresauts du monde. ». Ce manuscrit aurait pu se contenter de la dizaine de pages qui composent l'après-propos. Bien sûr le lecteur échapperait à ce style de suggestions :
« Seule condition, croire en l'avenir en lui précisant ses contours, et s'engager à le rendre meilleur. L'avenir n'a pas de fin mais il a une finalité, à nous de la lui tracer. »

Pour suivre un des bons conseils de l'auteur : « La vie ne vaut d'être vécue que si on prend le temps de la vivre. », ne perdons pas notre temps à la lecture de cet ouvrage.

« Le bonheur est dans le pré, il suffit d'aller l'y cueillir »