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Les Fantômes d’hiver de Kate Moss  
Ed. JC Lattès, 220 p.

par Nathalie Levassort

 

Une belle atmosphère

Après les succès de « Sépulcre et « Labyrinthe », l’auteur ose un roman différent des précédents et d’une bien meilleure qualité littéraire. On y retrouve, cependant, son sujet de prédilection : les voix passées des âmes cathares du sud de la France qui hantent les vivants.

Est-ce parce qu’initialement, il naquit sous la forme d’une nouvelle à destination de la littérature jeunesse ?

L’intrigue est plus resserrée. Moins de détails historiques, le roman gagne en mystère…

Dans les années 20, Freddie, un jeune homme anglais mélancolique voyage sur les routes du Sud de la France. Il ne peut se résoudre à la disparition de son grand-frère, soldat,  lors d’une bataille sanglante durant  la première guerre mondiale.  Ses parents vivent dans le souvenir de ce frère héroïque et se montrent  indifférents envers le profond chagrin du cadet. Se sentant en fait coupable d’être en vie, il part sur les traces du disparu.

Il est subjugué par  la beauté des paysages.  Près du village de Néans, au cœur d’une forêt enneigée et de grottes alentour, il lui semble entendre la voix d’une femme.

Il décide de passer la nuit dans ce village aux habitants plus tristement taiseux qu’hostiles. Ce ne sera pas une nuit comme les autres,  car les habitants semblent attacher beaucoup d’importance à une fête locale.

Freddie se joint à eux. Cette nuit bouleverse son cœur et son âme : il tombe éperdument amoureux de Fabrissa  mais il se réveille seul au matin. Est-ce que cette nuit a réellement existé ?  Il part en quête de sa bien-aimée, et ce faisant, découvre le secret du village.

Le héros, transporté dans le passé grâce à des réminiscences qui le font osciller entre rêve et réalité, guérit de ses blessures du présent.

Un très beau conte fantastique : le héros est émouvant, le décor frissonnant… Mais sous les mots qui narrent la belle histoire d’amour impossible et le secret historique,  l’auteur nous souffle subtilement et plus gravement combien sont salutaires le travail de deuil et le devoir de mémoire.

A noter les gravures du village et du paysage insérées dans le récit qui en font un bel objet livre.
Un agréable moment de lecture.