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Témoignage de Jean ROUSSAUX.



2/2 - Les rues du plateau ouest, 1940-1950



Les repères (xx) reportent au plan en fin de témoignage.


La rue des Bas - Rogers.

           De l'octroi et l'entrée de la gare des marchandises de Suresnes, elle se coule sous les cinq arches puis entre les deux cimetières anciens de Suresnes et de Puteaux. La côte est rude et pavée. A partir de l'angle avec la rue des Chênes on pouvait voir, à main gauche, que la rue des Bas- Rogers était bordée par un terrain étroit bordé d'une haie de lyciets. Jouxtant ce terrain, sur Suresnes, un immeuble (1) assez laid, étroit, fait de briques rouges, une sorte de tour de quatre étages, domine le cimetière de Suresnes. Puis ensuite, toujours le long de ce terrain, quelques maisons basses (2) et un grand pavillon jaune (3) qui débouchait sur la rue par une sente étroite, couverte de lyciets, que fermait un portillon de bois. Plus loin sur Suresnes on apercevait quelques maisons et leurs jardins clos par des murets ou des haies de lyciets. Face au 56 (5) de la rue, un grand terrain peuplé d'arbres fruitiers.


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           A partir du niveau de l'allée des Tilleuls, quelques pavillons et une petite usine (4) s'étiraient jusqu'à l'angle avec la rue Charles X des Fusillés) alors occupé par une station-service (8). A partir de l'angle de la rue Cartault on trouvait, à main droite, d'abord des pavillons. Certains sont encore bien reconnaissables. Puis à l'angle des Tilleuls, une petite usine de cycles (6) qui deviendra entrepôt municipal et disparaitra lors de l'édification des nouveaux immeubles. Plus loin quelques pavillons qui subsistent encore et, maintenant disparus, un grand café (7) et une épicerie (Larnier) (9) qui occupait l'angle avec la rue Mont-Valérien (des Fusillés).


La rue Cartault.

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           En son début et jusqu'à la rue Bernard Palissy, point de changements notables si ce n'est la disparition d'un petit café (18) face au mur du cimetière. Le lavoir comportait alors une grande cheminée que l'on voit sur la carte postale. Après celui-ci, du côté droit de la rue, on trouvait la boulangerie Grillon (20) et peut-être un boucher puis après les grilles des HLM du 4, une crèmerie (29) à l'emplacement de l'actuelle librairie, une sorte de maison de la presse, la papeterie Karger (30), et, enfin, dernière boutique des HLM, un petit bazar (31) qui côtoyait un vaste terrain cultivé descendant en pente raide jusqu'à la sente des puits et le pont des voleurs. A l'angle de la rue un petit immeuble (34) qui subsiste encore puis, passés divers pavillons, dans un renfoncement, un café (33). Quelques pavillons encore, la grille de l'un d'eux ornée d'une magnifique glycine, amenaient au square de la gare. Du côté gauche de la rue, à l'angle Palissy, une Coop (21) jouxtait une petite crèmerie (actuellement un pressing) puis l'épicerie Ruel (22). Après les grilles des HLM du 29 quelques boutiques, un Nicolas, je crois, une boucherie chevaline (Savonnet), un cordonnier et la boulangerie Goi (32). Le reste de la rue était bordé par un long mur au - dessus duquel on pouvait apercevoir quelques arbres et le toit d'un grand pavillon qui dépendaient de l'usine Lorilleux.


La rue Bernard Palissy.

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           Dès l'angle avec la rue Cartault, après la Coop (21), on trouvait plusieurs boutiques dépendant des Hlm une boucherie chevaline (David) (23), un joaillier (Carrière) (24), un cordonnier (Crottier ??) (25) puis un boucher (Ducellier ?) (26). Après les Hlm le bâtiment de Lorilleux qui subsiste encore et un long mur qui entourait l'usine jusqu'à la rue de la République. Bien sûr, la rue la rue Gutemberg n'existait pas. Sur le côté gauche de la rue, un grand café (19) puis des pavillons dont certains sont inchangés. Puis passée l'allée des Tilleuls, des pavillons encore dont quelques-uns (27), très éloignés de la rue par des jardinets un peu en friches et bordés de haies de lyciets, nous amenaient à l'immeuble d'angle (28) qui subsiste encore près du Chemin des Eaux. Passé celui-ci, un petit garage (35) réparant des Rolls, puis une longue bâtisse (36) aux balcons galbés avec, sur son arrière, une sorte de tour carrée, soi-disant une brasserie. Un long jardin et un étroit pavillon de briques terminaient la rue.


La rue du Mont-Valérien.

           Après l'épicerie Larnier (9), cette rue qui deviendra la rue des Fusillés, comportait sur sa droite, en direction de la place des Bergères, successivement une boucherie (10), une librairie (11), quelques pavillons et, à l'angle de la rue Pasteur une agence immobilière (13). De là, jusqu'à la place des bergères s'étendaient les bassins qui étaient alors en surplomb. Sur le côté gauche de la rue, un petit café (12) faisait face à la librairie et un fleuriste (14) occupait l'angle avec la rue Pierre Curie. Un terrain stockant des matériaux de construction, une grande demeure (15) précédée d'une cour arborée amenaient à la place des Bergères.


L'allée des Tilleuls.

           Bien qu'on retrouve, parfois quelque peu modifiées, la plupart des maisons qui la bordaient, ce n'était pas l'actuelle allée proprette. Le sol de la rue, sans revêtement aucun, était profondément raviné et inégal. Deux caniveaux aux pierres disjointes recevaient les eaux-usées qui stagnaient, dégageant de nauséabondes odeurs. La nuit l'allée était éclairées par deux ou trois réverbères alimentés au gaz dont la lumière blafarde se reflétait dans les flaques d'eau accumulées les jours de pluie.


La rue Pasteur.

           C'est la rue qui a le moins changée depuis les années de guerre. Un café (17), face à l'immeuble en retrait, près de l'angle de la rue, a maintenant disparu. Plus loin, face aux bassins, s'établit un temps un entrepôt dépôt-vente (16).


La rue de la république.

           Depuis la place des Bergères jusqu'au pont du chemin de fer la rue, sur sa partie droite, était bordée par les usines Lorilleux et son parc, A gauche pavillons et terrains vagues amenaient à la rue du Moulin, à l'angle de la rue Lorilleux et à l'école Marius-Jacotot. Le carrefour « du Moulin « Lorilleux » était dominé par un grand mur percé d'un petit portail de fer forgé. Ce mur retenait les terres d'un grand terrain cultivé que dominait un grand pavillon.


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La place des bergères.

           La place est un lieu névralgique du quartier. C'est là que se trouvent les stations d'autobus, de temps en temps une fête foraine et surtout deux fois par semaine le marché. Le marché comporte de nombreux commerçants, de l'alimentaire, du vêtement et des articles les plus divers. Bouchers, charcutiers, maraîchers aux légumes venant de Montesson ou des Halles, vendeurs de vêtements sont sur la place proprement dite, de part et d'autre de la rue de la République alors pavée. Ces commerces-là voient leurs étalages recouverts de bâches qui sont installées et démontées à chaque marché. En revanche ceux qui proposent les articles les plus divers sont relégués sur le terre-plein le long de l'avenue Wilson. Dès le marché terminé, les bâches et les poteaux qui les portaient sont emportés, la place lavée et les déchets éliminés grâce à des bennes à ordures, peut-être Sovel, à traction électrique. La vie est un éternel recommencement.


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           A cette époque la place est bordée sur le côté droit par une grande librairie qui deviendra une boulangerie avant de disparaitre, une graineterie (Ploton ?) et après quelques pavillons, à l'angle de la rue de la République, un grand bazar. De l'autre côté de la place, au-delà de l'avenue, un grand terre-plein arboré et long du bas-côté, depuis l'angle Wilson, un grand café, un peu plus loin une boulangerie, un autre café et finalement une pharmacie.


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           La place des Bergères a beaucoup changé au cours du temps. D'abord desservie par un tramway puis dans les années trente par des autobus, elle a comporté le marché sur son terre-plein coté République et des fêtes foraines sur le terre-plein arboré. Celles-ci ont disparues vers la fin des années quarante mais le terre-plein arboré subsistât. Lorsque le marché fût déplacé il laissa place à un grand square ornementé d'une étrange fontaine.


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Plan du plateau ouest : légendes.

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J.R. - 02-2021