étude


PUTEAUX 1870 - 1871, LE SIEGE, LA COMMUNE

  " La vie des habitants,

et de la Municipalité de Puteaux. "


Par Jean-François Martre


Archives de la SHALP - La chronique « Au temps des Puits » de Jean-Émile Denis Série d'articles parus dans le Bulletin « La vie municipale » de Puteaux du 11/12/48 au 9/04/49 puis rassemblés dans son livre « Chroniques du temps des puits » édité à l'imprimerie municipale de Puteaux en 1969.

Numéro 22, du 5 mars 1949
1870

Cette année inoubliable dans l'histoire de la France allait être fatale au régime impérial. La situation était tendue entre notre pays et la Prusse.
Pour réaliser l'unité allemande, Bismarck avait besoin que la France fût plongée dans le chaos. Une guerre lui était donc nécessaire. C'est alors que profitant de la candidature d'un Hohenzollern au trône d'Espagne, il falsifia, le 13 juillet 1870, la fameuse dépêche d'Ems, dans laquelle, selon lui, atteinte était faite à l'honneur de la maison du roi Guillaume de Prusse.
L'aveuglement de Napoléon III et de ses ministres à ne pas comprendre les désirs de Bismarck, et surtout le besoin de prestige nécessaire à un régime qui allait déclinant, déclencha les hostilités.
Les coups de boutoir que lui flanquait chaque jour le parti républicain, les attaques de Henri Rochefort dans « la lanterne », dans laquelle celui-ci déclarait » que la France avait 36 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement », et la désastreuse guerre du Mexique, qui faisait que l'Empire, selon Louis Bonaparte, avait besoin d'une auréole de gloire pour se maintenir. Napoléon avait bien tenté un certain libéralisme en étendant aux communes le droit d'élire leurs conseils municipaux, l'élection de l'instituteur Barodet à Paris, démontrait que le peuple avait assez de la dynastie des Bonaparte.

La camarilla militaire des Tuileries voyait d'ailleurs cette guerre avec une certaine satisfaction et malgré l'intervention de Thiers à la Chambre, invoquant l'état nettement inférieur de l'armée française devant l'armée prussienne, le maréchal Leboeuf, ministre de la guerre répondait avec suffisance « qu'il ne manquait pas un bouton de guêtre ». Malheureusement pour le pays, s'il ne manquait pas un bouton de guêtre, il manquait pas mal d'autres choses, et le territoire se vit bientôt envahi par les armées allemandes. Ces revers galvanisèrent la foi patriotique de la France et de toutes parts on ne songea surtout qu'à libérer le sol national des envahisseurs et à venir en aide aux combattants. Dans sa séance du 27 juillet, le Conseil municipal de Puteaux décida la création d'une caisse communale de secours aux blessés et aux familles des mobilisés.
Le Conseil dut également s'occuper des élections municipales qui devaient avoir lieu les 6, 7, 13 et 14 août 1870.

Le premier Conseil municipal élu <

Le 30 août 1870 eut lieu l'installation des conseillers choisis pour la première fois par le suffrage universel (masculin). Le nouveau Conseil se composait de 23 membres. Aucun conseiller de l'ancienne équipe n'y figurait.
Voici d'ailleurs qu'elle était sa composition, par ordre d'élection :
Simon-Hyacinthe Blanche, Lefoullon, Rivoire, Nicolas Foucault, Drouet, Menguin, Roblin, Guillaumet, Bunot, Mallet, Herbelin, Derobe, Gaudin, Coret, Combes, Roque de Fillol, Thuillier, Foucault, Lahure, Houde, Fayeton, Rouby et Masson.
Tous, selon l'article 21 du sénatus consulte du 20 avril 1870 prêtèrent d'ailleurs serment d'obéissance à la constitution et de fidélité à l'Empereur.
Après avoir remercié l'ancien adjoint Gromet pour le zèle et le courage avec lequel jusqu'au dernier moment il avait rempli ses fonctions, le Conseil désigna comme président Simon-Hyacinthe Blanche.

Puteaux et la défense du Territoire <

Bientôt on apprenait la capitulation de Sedan et la reddition de Napoléon III. Le 4 septembre les éléments républicains de la Chambre des Députés proclamaient la déchéance de l'Empire, l'avènement de la troisième République et l'installation d'un gouvernement provisoire en attendant de nouvelles élections.
Le 7 septembre, le Conseil municipal de Puteaux, devant la gravité des circonstances, se déclara en permanence.
Le 10 septembre, Roque de Fillol demanda au Conseil une intervention immédiate auprès du Gouvernement provisoire, afin d'obtenir des armes pour la Garde Nationale de la commune. Le 11 septembre, il se rend au Gouvernement dans le but de disposer rapidement de cet armement, il voit Jules Ferry qui l'approuve et Emmanuel Arago qui lui remet pour Gambetta, ministre de l'Intérieur, la lettre suivante :
« Mon cher ami,
Les citoyens de Puteaux, les meilleurs démocrates que je connaisse, ne sont pas armés. Veuillez, je vous prie, à ce que la Garde Nationale de Puteaux ait au plus tôt son contingent de fusils, c'est juste et urgent.
Tout à vous. Em.Arago »
N'ayant pu joindre ni Gambetta, ni Laurier, secrétaire général du ministre, ce fut Lissagaray qui donna à Roque de Fillol l'apostille du ministre pour l'état-major de la Garde Nationale et la demande fut agréée après bien des pourparlers.

Attitude énergique du Conseil <

Au reste, Roque de Fillol qui par son énergie était le vrai Maire de Puteaux, ne badinait pas avec les devoirs qui incombaient à la charge de conseiller municipal. Le 12 septembre, il apprend qu'un de ses collègues, le citoyen Foucault, a quitté la commune sans excuse ni raison valable. Aussitôt, il lui fait voter un blâme pour abandon de poste, précisant que « lorsqu'un homme accepte un poste de conseiller municipal, il doit y rester jusqu'à la dernière extrémité ».
Un autre conseiller, le citoyen Brunot, s'étonne que les lettres de convocation portent toujours les emblèmes de l'ancien gouvernement. Le Conseil décide immédiatement la destruction de tous ces imprimés.
Puis, Simon-Hyacinthe Blanche ayant obtenu le plus grand nombre de voix aux élections, est désigné comme Maire de Puteaux.
Mais l'investissement de Paris par les troupes prussiennes commençait. L'ordre d'évacuation des communes limitrophes de la Capitale n'allait pas tarder à venir. La proximité du Mont Valérien plaçait Puteaux dans une position périlleuse, étant donné les tirs d'artillerie toujours possibles.
Une adresse rédigée par Roque de Fillol et adoptée à l'unanimité par le Conseil fut communiquée aux habitants.
Elle disait ceci : « Habitants de Puteaux,
L'Empire n'est plus. Dieu merci..
Mais les maux qu'il nous a laissé sont incalculables. Votre Municipalité, loin d'être restée indifférente aux désastres de notre malheureuse patrie, a fait au contraire tout ce qui dépendait d'elle pour en atténuer les terribles conséquences.
Si elle n'a pas beaucoup parlé, elle a agi.
Elle a, autant que faire le pouvait, au secours des familles nécessiteuses et des ouvriers dans le besoin.
Elle a voté des subsides en faveur des indigents et facilité, avec le concours du Gouvernement, à tous ceux d'entre eux qui ont témoigné le désir, les moyens de se soustraire à l'approche des armées envahissantes.
Elle a pourvu dans la mesure du possible à l'équipement et à l'armement de la Garde Nationale. Sa sollicitude s'est même étendue aux familles des Gardes Nationaux dans l'embarras et appelés par ordre supérieur à défendre la patrie en danger derrière les remparts de la Capitale.
Votre Municipalité a décidé en outre qu'elle resterait debout au poste d'honneur et de confiance qui lui a été assigné par vos libres suffrages, jusqu'à la dernière extrémité. Un détachement de 125 Gardes Nationaux occupera le pays jusqu'alors et veillera à la protection et à la sécurité des familles et des propriétés.

Mais alors même que le Conseil municipal se verrait dans la douloureuse nécessité d'abandonner son poste, les intérêts de la commune ne seront point totalement délaissés. Une garde civique et locale sera organisée parmi ceux qui voudront rester dans le pays, et si, par impossible, il se trouvait des gens assez coupables pour se livrer à des attentats contre les personnes ou les propriétés, il est bon qu'ils sachent que toute tentative de dévastation et de pillage serait suivie d'un châtiment exemplaire.
Courage donc... Confiance, union, dévouement, concorde et fraternité, et l'ennemi sera chassé du Territoire et la République vivra. »

Dix mille habitants de la commune, c'est à dire la presque totalité, se réfugièrent à Paris, où le Conseil municipal se transporta à son tour, et à dater du 19 septembre il siégea au 195 de la rue du Faubourg Saint-Honoré.

XIII (Bulletin du 24/ 03/49)
Le siège de Paris <

L'abandon de Puteaux et l'installation de la Municipalité à Paris n'avait pas été sans soulever des remous parmi quelques conseillers assez irréductibles quant au départ de leur commune. Le Maire Auguste Blanche eut beau dire qu'il avait obéi à un ordre verbal de Jules Ferry, il attira une véhémente protestation de Roque de Fillol, qui lui, ne voulait pas laisser Puteaux sans ses administrateurs.
Le conseiller Fayeton proposa alors une mesure transitoire : celle de désigner une commission, présidée par un adjoint qui siègerait à Puteaux, tandis qu'une autre partie du Conseil resterait à Paris pour s'occuper des administrés dans la Capitale.
Roque de Fillol sauta d'emblée sur la perche que lui tendait Fayeton, mais modifiant la proposition fit décider à l'unanimité que ce serait la commission qui siègerait à Pari, tandis que le Conseil resterait à Puteaux.
Malheureusement pour Roque de Fillol, les armées allemandes avançaient rapidement et la situation devenait tragique autour de Paris. Des duels d'artillerie avaient lieu chaque jour entre les forts et les Prussiens. Les combats de Montretout et de Buzenval allaient amener l'occupation de toute la banlieue Ouest tandis que ceux du Bourget et du plateau d'Avron allaient parachever le siège de Paris. Dès lors, les canons Prussiens se mirent à tirer nuit et jour sur la Capitale, causant çà et là des dégâts d'immeubles et des pertes en vie humaines. La position des Parisiens et des réfugiés ne devait pas tarder à tourner à la détresse. Déjà le Conseil, pour venir en aide à ses administrés logés tant bien que mal dans Paris, avait demandé au gouvernement un secours de 10000 francs et pour soulager ses finances avait décidé de supprimer le traitement des employés d'octroi.
Le conseiller Brunot n'hésita pas également à demander au Conseil la suppression de l'indemnité allouée aux vicaires et de profiter de l'occasion pour que le Conseil émette le vou de la séparation de l'Église et de l'État.
Cette question n'eut pas beaucoup d'écho dans le Conseil qui décida de la remettre à une date ultérieure. Ce qui n'empêcha pas d'ailleurs l'assemblée municipale d'adresser un blâme énergique au Curé de Puteaux qui, de sa propre autorité, avait décidé d'ouvrir une école libre, sans y avoir au préalable été autorisé.

Débats houleux du Conseil pendant le siège <

Au reste, le citoyen Brunot semblait ne pas vouloir en rester là avec la question religieuse. Protestant avec énergie contre les remplaçants en période de guerre, indigné qu'il puisse y avoir des exceptions alors que selon lui tous les Français devaient être appelés sous les drapeaux, il proposa au Conseil la motion suivante, qui fut d'ailleurs adoptée à l'unanimité le 15 octobre 1870.
« Considérant que pendant des siècles avant la sublime Révolution de 1789 et pendant le rétablissement de la monarchie depuis cette date de liberté universelle, l'ignorance dans laquelle ont été maintenus les peuples a été, avec les excès de l'élément religieux, les principales causes des malheurs, des misères, des guerres religieuses, civiles, et des rois contre rois, malheurs, misères et guerre dont les peuples sont toujours auteurs et surtout victimes. Le soussigné conseiller municipal prie le Conseil d'émettre le vou, s'il ne peut faire plus, que le plus tôt possible une loi émanant de la première assemblée sortant du vote universel républicain, établisse que tous les Français sans exception aucune, sauf en cas d'infirmité, soient soldats, que tout remplacement soit interdit.
Que l'instruction soit obligatoire, gratuite, laïque et civique pour tous les Français, de même pour les Françaises qui pourraient être exemptées de l'instruction civique ».
Ce même Brunot avait déjà proposé la remise des cloches de l'église pour faire des canons. Cette proposition avait été, on s'en doute, adoptée avec enthousiasme.

Enfin, au milieu de discussions véhémentes et souvent houleuses, le Conseil sous l'impulsion de Roque de Fillol, Drouet et Thuillier, décida l'envoi au gouvernement de la lettre suivante : « Citoyens,
Les soussignés, membres du Conseil municipal de la Commune de Puteaux, ont l'honneur de vous exposer les faits suivants.
Le budget de l'année 1871 a été voté par la commission municipale nommé par le gouvernement déchu.
Aujourd'hui, nous les élus par nos concitoyens, nous nous trouvons encore liés pour plus d'une année, alors que d'importantes modifications peuvent et doivent être apportées à ce budget pour le mettre en harmonie avec les institutions actuelles et conforme au sentiment républicain.
Dans cette situation, nous venons vous demander de décréter que ce budget sera considéré comme nul et non avenu et que les conseillers municipaux élus par leurs concitoyens viendront réviser le travail fait par une commission municipale sans mandat électif. Salut et fraternité. »

Puis Brunot revient à la charge, avec ses coups de boutoir journaliers contre l'Église, en déposant au Conseil une proposition concernant l'expulsion du territoire français de la Compagnie de Jésus et le retour de ses biens à l'État. Il demanda également l'abolition du célibat des prêtres et des autres corporations religieuses soumises à cette règle. Toutes ces propositions furent d'ailleurs adoptées à l'unanimité dans la séance du 23 octobre 1870. Le 10 décembre, le citoyen Roblin Arthur fait à son tour au Conseil une proposition qui, pour être restée lettre morte, n'en a pas moins une importance pour la curiosité qu'elle dégage : Roblin proposa en effet que le fonction de conseiller municipal fut rétribuée, attendu disait-il, que sous le régime démocratique, cette fonction peut-être remplie par tout citoyen ayant des aptitudes nécessaires mais seulement pour le cas où celle-ci empêcherait le citoyen d'exercer sa profession ou son industrie pendant un certain temps, le privant ainsi de ses moyens d'existence nécessaires.
Cette proposition dans sa logique fut adoptée sans discussion.

Où le Conseil transforme le budget de 1871 <

Fort de ses droits d'élu, qui lui apparaissent indiscutables, le conseil reprit le budget de 1871 en lui apportant de profondes modifications.
C'est ainsi que l'on trouve la suppression de la subvention à la société du Prince Impérial à l'Orphéon, le supplément de traitement du ciré, le traitement des vicaires, les achats et entretien d'objets relatifs au culte, le secours à la Fabrique et le traitement de l'aumônier des dernières prières.

Un bienfaiteur de la commune. <

Le siège de Paris se prolongeait et avec lui tout un cortège de misères qui n'allaient pas tarder à amener la famine. Les finances communales étaient épuisées par les secours accordés à une population en majorité besogneuse, et que la fermeture des fabriques due à la guerre avait placée dans le dénuement le plus complet. Pour trouver des ressources, Roque de Fillol n'hésite pas à s'adresser à un étranger, un anglais propriétaire du domaine de Bagatelle, sir Richard Wallace. Celui-ci sans attendre, lui adressa la lettre suivante :
« Paris, le 14 décembre 1870,
Monsieur,
J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez adressée le 10 de ce mois pour solliciter ma charité en faveur des indigents de la commune de Puteaux réfugiés à Paris depuis l'envahissement. Le voisinage de ma propriété de Bagatelle et les rapports fréquents que j'ai avec la population de Puteaux m'encouragent à faire en sa faveur une exception à la règle absolue que j'ai dû m'imposer de restreindre à mes compatriotes les secours que je donne.
En conséquence, j'ai l'honneur de vous remettre sous ce pli une somme de mille francs que je vous prie de vouloir bien verser pour mon compte dans la caisse de la mairie de Puteaux et dont je vous serai très obligé de m'accuser réception.
Je dois ajouter que les restrictions que j'ai dû apporter à mes secours proviennent de l'exagération des demandes innombrables dont je suis quotidiennement assailli.
Veuillez recevoir, Monsieur, l'expression de ma parfaite considération.
Signé : Richard Wallace. »


Démission du maire Simon-Hyacinthe Blanche

Le vendredi 13 janvier 1871, Simon-Hyacinthe Blanche donna lecture au Conseil d'une lettre du citoyen Lefoulon, dans laquelle ce dernier annonçait à ses collègues sa démission d'adjoint, pour répondre aux critiques qui lui avait été faites quant à sa gestion. Aussitôt, Roque de Fillol demanda au Conseil qu'il soit statué sur cette démission par bulletin secret. 16 conseillers sur 18 ayant accepté celle-ci, le citoyen Fayeton reprocha au maire et à l'adjoint restant de ne pas déployer une activité suffisante. Roblin pris la défense de Simon-Hyacinthe Blanche en faisant remarquer qu'avant de passer à la critique chacun des conseillers devrait faire son examen de conscience et se rendre compte qu'il a bien rempli son mandat. Roque de Fillol, reprenant les paroles malheureuses de Roblin, déclara nettement que toute la municipalité se devait de suivre l'exemple de Lefoulon afin qu'il soit procédé rapidement à l'élection d'un maire et de ses adjoints.
Peu décidé à réagir devant les attaques dont il était l'objet, Simon-Hyacinthe Blanche remis sa démission de maire, suivi en cela par son adjoint Rivoire.
A la séance du 17 janvier, Roque de Fillol protesta contre les irrégularités du procès-verbal. Une discussion tumultueuse s'engagea où Roblin, éternel adversaire de Roque de Fillol, essaya en vain de défendre la municipalité Blanche.

Le legs Cartault

Le 23 janvier, Rivoire, premier adjoint, fit part au Conseil du testament de Mme veuve Cartault, laquelle léguait à la commune la somme de quinze mille francs à placer en rentes 3% sur l'état, et dont les intérêts devaient servir à doter chaque année une pauvre ouvrière habitant la commune.
Le Conseil accepta le don, puis décida de se réunir spécialement le 31 du mois courant pour procéder à l'élection du maire et de ses adjoints.

Le 19e maire de Puteaux

Le 31 janvier 1871 eut lieu cette élection. Sur 16 votants, 10 voix allèrent à Roque de Fillol, 2 à Rivoire et 2 à Blanche. Il y eut 2 bulletins blancs. Roque de Fillol ayant obtenu la majorité fut donc élu maire de Puteaux : il devait en être le dix-neuvième. Ensuite Drouet , par 13 voix sur 16, fut élu premier adjoint et Guillaumet, par 9 voix sur 16, au second tour de scrutin, fut élu deuxième adjoint.
Roque de Fillol, avant de prendre possession du fauteuil de maire, demanda qu'un inventaire du mobilier, matériel, registres et état civil soit établi.
A la séance du 4 février, Roque de Fillol, après son installation, donna des explications sur la ligne de conduite qu'il comptait tenir dans l'exercice de ses fonctions qu'il avait acceptées transitoirement. Car à son avis, et aussitôt que les évènements allaient le permettre, le devoir du Conseil tout entier devait être de déposer son mandat. Puis une commission composée de Rivoire, Houdé et Derobe fut chargée de procéder à l'inventaire demandé par Roque de Follol, Drouet et Guillaumet.
Le 21 février, le nouveau maire de Puteaux eut la joie d'annoncer à son Conseil qu'une nouvelle somme de 1000 francs venait de lui être remise par sir Richard Wallace. Cette séance sera la dernière que le Conseil tiendra au 195 de la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, les hostilités ayant pris fin.

Retour du Conseil à Paris

Ce fut la 8 mars 1871 que le Conseil tint sa première séance à la Mairie de Puteaux depuis le mois d'octobre 1870. Déjà les Putéoliens regagnaient peu à peu leurs demeures. Une affiche rédigée à leur intention par Roque de Fillol et approuvée par tous les conseillers fut placardée sur les murs de la commune. Elle disait ceci :
« Habitants de Puteaux,
Nous avons accepté le redoutable fardeau de l'administration municipale en des temps particulièrement tourmentés et difficiles. Grâce à la coupable félonie de nos anciens gouvernants, un ennemi puissant par le nombre et la discipline a pu capturer nos poudreux étendards.
La victoire qui nous fut toujours si propice, a déserté cette fois nos immortels drapeaux et nous avons eu la suprême douleur de voir nos foyers occupés par des hordes germaniques, plus étonnées peut-être de leur facile et rapide triomphe que nous ne le sommes nous-mêmes de la passagère mais trop réelle défaite.
Les six mois qui viennent de s'écouler ont été pour nous, comme pour le pays, un sujet de profonde tristesse et de poignantes désolations. A côté des cruelles angoisses de la patrie, que nous avons tous partagées, nous avons eu constamment sous les yeux le spectacle lamentable et déchirants des plus grandes infortunes. Nous nous sommes efforcés d'en atténuer la rigueur, mais nos ressources étant nécessairement limitées nous n'avons pu, à notre grand regret, secourir aussi efficacement que nous l'eussions désiré, toutes les misères enfantées par une guerre sauvage et impie, et par un siège rigoureux de près de cinq mois. Aujourd'hui la paix est faite, et quelque dures qu'en soient les conditions pour notre orgueil national nous devons forcément, fatalement, nous y résigner.
Dévorant en secret notre rage, notre humiliation, notre honte, triste conséquence de nos fautes passées et de l'oubli de nos devoirs pendant ces vingt dernières années, refoulons jusque dans les replis les plus impénétrables de nos cours ulcérés toutes les pensées amères qui en débordent et nous assiègent : pleurons dans le recueillement les horribles désastres de notre malheureuse patrie. Portons dans le fond de nos âmes déchirées par tant de cruelles épreuves le deuil de tous ceux qui se sont sacrifiés inutilement pour nous, et en attendant que se lève le jour fortuné, inévitable et terrible de la vengeance, reprenons sans plus attendre le cours, hélas, trop longtemps interrompu, de nos travaux accoutumés.
Revenons au sein de nos foyers attristés, de nos demeures sombres, lugubres et désolées ; que la vie nationale, depuis six mois éteinte, se réveille et s'affermisse, que nos maisons dévastées se relèvent de leurs ruines, que nos voies de circulation se rétablissent, que le commerce se ranime, que l'industrie reprenne son activité féconde, que le travail s'organise, qu'enfin les champs et les ateliers se repeuplent de travailleurs.
Nos écoles vont bientôt rouvrir, et puisque chez nous l'instruction est gratuite, que les enfants les fréquentent assidûment. Qu'ils apprennent de bonne heure les droits et les devoirs du citoyen ; qu'ils sachent ce qu'ils se doivent à eux-mêmes et à leur pays ; qu'ils aient sans cesse sous les yeux le salutaire exemple de nos douloureuses infortunes, qu'ils étudient pour les corriger plus tard les causes de notre épouvantable chute, que la tyrannie, source de nos misères présentes, de notre affliction, de nos revers, de nos tortures, de nos larmes, leur soient à jamais odieuses et que leurs jeunes cours nourris des plus mâles vertus civiques ne s'enflamment désormais que pour l'indépendance de notre patrie, l'amour de la République et de la liberté. »

Il y avait un certain courage à publier cette adresse, car si la paix était signée, les Prussiens occupaient toujours le territoire.
Heureusement pour Roque de Fillol et ses collègues, les allemands de Bismarck n'avaient pas la même mentalité que les Germains de Hitler et que von Moltke n'était pas von Stupnagel. On se doute de ce que fût arrivé si les signataires de ces lignes avaient publié celles-ci en juillet 1940.
Cependant l'espoir du maire de Puteaux ne devait pas se réaliser tout de suite, un autre cataclysme allait s'abattre sur Paris et sa banlieue. Une lutte fratricide, entre Français cette fois, allait ensanglanter une portion du territoire, sous les yeux des Prussiens, spectateurs réjouis de cette horrible tragédie dont Thiers portera à jamais la honteuse responsabilité devant la condition humaine.

La Commune

Nous n'entreprendrons de raconter ici en détail l'histoire pourtant si captivante de la Commune de 1871. Ce n'est pas l'objet de notre chronique. Nous conseillons plutôt à ceux de nos lecteurs que cette question intéresse de se procurer à la Bibliothèque municipale, les ouvrages de Lissagaray et Gaston da Costa.
Nous nous contenterons d'évoquer brièvement, les évènements, qui malgré tout, se lient à l'histoire de Puteaux.
Contrairement à ce que beaucoup croient, l'origine du mouvement insurrectionnel tient bien plus à un sentiment patriotique qu'à un désir de rénovation sociale. Le traité de paix conclu entre le gouvernement provisoire présidé par Thiers et le nouvel Empire allemand, avait soulevé des clameurs d'indignation parmi les Français. Nul ne pouvait se résoudre à l'abandon de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Paris, beaucoup plus prompt à s'échauffer, manifesta sa réprobation plus ouvertement, voilà tout. A côté des Blanquistes qui voyaient là un moyen d'installer une république sociale, la majorité des Parisiens devinèrent les secrètes aspirations de l'état-major de l'armée aris. Devinant quel adversaire redoutable se trouvait devant lui, Thiers imagina de réduire à l'impuissance les Parisiens qui avaient été armés contre les Prussiens. Pour cela, un seul moyen, leur retirer progressivement les armes et pour commencer, reprendre en main le parc d'artillerie.
Ainsi le 18 mars, tandis que le Conseil municipal se réinstallait à la Mairie de Puteaux, des évènements sanglants se produisaient à Paris, et marquaient le début des soixante-treize jours de la Commune.
Le général Vinoy, commandant des forces de la Capitale, donna l'ordre au général Lecomte de retirer les canons installés à Montmartre. Les gardes nationaux auxquels s'ajoutèrent des éléments de troupes en ligne, s'interposèrent. Les propres soldats de Lecomte l'arrêtèrent et l'enfermèrent dans un enclos de la rue des Rosiers. Peu après, venait le rejoindre le général Clément Thomas, reconnu par la multitude qui se souvenait de la rigueur avec laquelle celui-ci avait réprimé l'insurrection de juin 1848.
Là, après un jugement sommaire, ces deux hommes furent passés par les armes.
Peu à peu, la caserne du Prince Eugène, l'Imprimerie Nationale, et l'Hôtel de Ville sont occupés. Le Gouvernement, Thiers en tête, s'est réfugié à Versailles.
Le Comité Central s'empare du pouvoir et nomme des commissionnaires aux divers ministères. Dès lors, c'est une lutte à mort qui va s'engager entre lui et Versailles. Lutte pour laquelle Thiers n'hésitera pas à intervenir personnellement auprès de Bismarck, a fin que celui-ci lui rende des lignards prisonniers et pour réduire à merci les fédérées de la Capitale. Bismarck, avec cet instinct admirable que possède les chefs d'État quand il s'agit de lutter contre le prolétariat, fit plus, non seulement il rendit à Thiers les troupes dont celui-ci avait besoin, mais il lui donna en plus l'armement nécessaire.
Cependant des élections ont lieu dans Paris et le Comité central fait place à la Commune, proclamée le 27 mars. Il faut que le peuple conserve ce gouvernement qu'il a choisi. Tout est à organiser. En peu de temps, grâce aux bonnes volontés rencontrées même dans la petite bourgeoisie, les services re-fonctionnent. La vie reprend. Seulement, pour conserver ce pouvoir, il faut également organiser la lutte contre Versailles, contre une Assemblée aveugle et réactionnaire qui ne veut pas reconnaître les légitimes aspirations d'une masse.
Il faut réduire à néant un gouvernement qui se dit pour l'ordre mais qui, au fond, n'est pas très sûr de ses opinions républicaines et qui ne rêve que de saigner Paris à blanc, afin de prendre une revanche sur cette Commune qui l'a profondément humilié.

Puteaux entre deux feux

Afin d'assurer sa défense et de couper la route de Versailles, la Commune occupait Puteaux et Courbevoie. Le 2 avril, trois brigades versaillaises et sept cents cavaliers de la brigade Galliffet se rejoignaient au Rond-Point des bergères, descendaient la route de Saint-Germain et canonnaient la caserne de Courbevoie.
A la riposte des Fédérées, ils détalèrent abandonnant leurs canons. L'infanterie de marine traversa Puteaux au pas de course et gagna le Mont-Valérien. Les Fédérés, de leur côté, évacuèrent Courbevoie et se replièrent sur l'avenue de Neuilly.
Le lendemain, 3 avril, une colonne de 6.000 hommes conduite par Bergeret, général de la Commune, reprend la route de Saint-Germain pour se rendre à Versailles. Une fraction de cette colonne remontait ce qui est actuellement la rue de la République et gravit allègrement la côte après la gare de Puteaux. La jonction devant se faire au Rond-Point des Bergères. Tout à coup, un obus tombe au milieu de la troupe. C'est le Mont-Valérien qui tire. La consternation et la panique s'empare des Fédérés qui, croyant fermement le Mont-Valérien occupé par la Commune, s'imaginait avoir à faire une promenade militaire. Le 12 avril, à la séance du Conseil municipal de Puteaux, Roque de Fillol résume les évènements qui se sont déroulés sur le territoire communal et déplore, au nom de l'humanité, le sang français qui a été versé et qui coule encore. « il affirme la neutralité de Puteaux au milieu de cette lutte par-dessus tout douloureuse. Il déclare que l'administration communale est complètement indépendante et qu'elle n'a contracté aucun lien, pas plus vis-à-vis de Paris que de Versailles .
« L'invitation adressée aux habitants de Puteaux d'avoir à apporter leurs armes à la Mairie, n'est pas un acte spontané de l'Administration. Il résulte au contraire, que c'est par suite d'un ordre impératif, émanant de Versailles et signé du général Grenier et sous le coup d'une menace d'arrestation immédiate, suivie de perquisition à domicile qui eussent pu avoir les plus funestes conséquences, que le Maire s'est tristement résigné à adresser cette invitation. »
Et Roque de Fillol, la mort dans l'âme, poursuit :
« A cette occasion, je ne peux me dispenser d'adresser à la population ouvrière de Puteaux mes plus sincères félicitations pour sa calme et patriotique attitude dans l'accomplissement d'une aussi pénible opération ».
Il expose ensuite au Conseil : « que la prolongation de ces divisions intestines est un sujet de malaise général. L'industrie languit, le commerce souffre, et le travail, source de tout bien-être, est à peu près généralement suspendu. Cette situation malheureuse et précaire frappe particulièrement la classe ouvrière, qui est nombreuse dans le pays. Elle engendre des besoins auxquels l'administration ne peut donner qu'une bien incomplète satisfaction, car elle n'a plus comme pendant le siège de Paris les subsides de la cité parisienne et du département. Elle en est réduite à ses seules et modiques ressources. »
Devant cette situation tragique, le Conseil prit la décision de se servir des fonds recueillis en faveur de l'armée du Rhin et qui n'avaient pu être utilisés pour les distribuer aux nécessiteux de la commune. Ensuite il décida de faire appel à la Société Anglaise des Amis, afin d'obtenir de celle-ci l'autorisation de convertir en bons de pain une partie des fonds mis à l'avenue de Gaulle

Dénomination du boulevard

Le 24 avril, sur la proposition de Roque de Fillol et en remerciement des bienfaits de sir Richard Wallace aux habitants de Puteaux, le Conseil à l'unanimité décida de consacrer son souvenir en donnant au boulevard du Chemin de Fer le nom de boulevard Richard-Wallace.

Intervention près de la Commune de Paris

Dans la même séance, le Conseil décida l'envoi d'une lettre à la Commune de Paris, afin de faire cesser les bombardements de Puteaux. Son contenu reflète le souci constant qui occupait l'esprit des administrateurs putéoliens. La voici intégralement :
« Aux citoyens Fayeton, Mallet et Thuillier, membres du Conseil municipal de Puteaux, délégués auprès de la Commune de Paris.
Je soussigné, Maire de la Ville de Puteaux, cédant au vif désir exprimé par une partie de la population, ému moi-même des périls et des dangers qui menacent les paisibles habitants de ce pays, délègue auprès des membres de la Commune de Paris les citoyens Fayeton, Mallet et Thuillier, conseillers municipaux, à l'effet de porter à leur connaissance les évènements qui se sont accomplis sur notre territoire pendant cette dernière quinzaine. « Ces délégués, se plaçant uniquement au point de vue humanitaire devront d'abord affirmer la complète neutralité de la commune de Puteaux , dans la lutte suprême, affligeante et terrible qui déchire le pays, ensanglante la patrie et désole l'humanité. Ils devront s'efforcer de faire comprendre au Gouvernement de Paris que cette neutralité n'a rien d'hostile aux idées de progrès et d'émancipation communale que les hommes siégeant à l'Hôtel de Ville cherchent à prévaloir, et que par conséquent, il n'existe aucune raison pour que les habitants de cette commune soient soumis à la douloureuse épreuve d'un bombardement qui dure depuis bientôt quinze jours.
« Les victimes qui ont été faites sont déjà nombreuses et c'est surtout la population civile qui a été frappée. Des hommes ont été tués, des femmes, des jeunes filles et des enfants ont trouvé la mort dans leur demeure effondrée par les bombes et les obus.
« Certes, ce n'est pas là le but que poursuivent les membres de la Commune de Paris. Il serait injuste, il serait coupable de les accuser d'un pareil massacre. Ils n'ont point, j'en suis intimement convaincu, le dessin prémédité de faire d'innocents holocaustes, d'immoler à leur cause des populations laborieuses, entièrement inoffensives et dont l'ardent patriotisme est au-dessus de tout soupçon.
« Cette dernière considération a son mérite et les délégués ne devront rien négliger pour en tirer tout le parti possible et de la faire prévaloir dans l'esprit des membres de la Commune. « Sans doute la lutte que soutient Paris a d'impérieuses exigences mais l'humanité a aussi ses droits et s'il était possible d'épargner à Puteaux les désastres d'un bombardement sans utilité appréciable pour la Commune, puisque c'est l'élément civil qui souffre jusqu'ici de l'effet des projectiles.
« Ce serait une immense joie, au milieu des douleurs nationales, et un réel triomphe pour la cause de la civilisation et du progrès.
« Puteaux, le 17 avril 1871.
Le Maire
Th. Roque de Fillol »

Cette lettre obtint la juste compréhension des membres de la Commune, qui promirent à Mallet et à Fayeton, que tout le possible serait fait afin d'éviter à Puteaux de nombreux malheurs inutiles.

Arrestation de Roque de Fillol

Sans doute la sympathie que n'hésitait pas à témoigner le maire de Puteaux à l'égard de la Commune de Paris et la réprobation ouverte qu'il manifestait pour les représailles atroces exercées par les troupes du gouvernement de Versailles, n'eurent pas l'heur de plaire à ce dernier, car le dernier dimanche d'avril, le bruit circula rapidement dans Puteaux que le Maire venait d'être arrêté par ordre des Versaillais et conduit à Satory.

Dans sa séance du 2 mai, le Conseil outré de cet abus de pouvoir, adressa au Préfet de la Seine l'énergique lettre suivante :
« Monsieur le Préfet de la Seine,
« Monsieur Roque de Fillol, notre collègue au Conseil Municipal, nommé par les habitants de Puteaux en 1870, chois ensuite par la majorité des membres du Conseil pour remplir les fonctions administratives de Maire, fonctions que la majorité l'a cru digne de remplir à la satisfaction des intérêts de la commune, a été arrêté dimanche.
« Nous avons l'honneur de vous demander si M. Roque de Fillol s'est montré indigne de la mission que nous lui avons confiée, s'il a failli à ses devoirs administratifs et nous désirons être renseignés sur la cause de son arrestation.
« Recevez, Monsieur le Préfet, nos salutations distinguées. »

Bien entendu, le Préfet ne répondit pas à cette demande formelle et ergota en alléguant que le quorum n'étant pas atteint, il ne pouvait tenir compte de cette lettre. Irrité de cette réponse, le Conseil dans sa séance du 11 juin pris cette fois une délibération où était reproduit le texte de la lettre du 2 mai et l'expédia au Préfet.
Entre temps, les Versaillais étaient entrés dans Paris. Et du 21 au 28 mai devaient prendre quartier par quartier, barricade par barricade avant d'exterminer le dimanche 28 mai, à 15heures, au Père Lachaise, ce qui restait des combattants de la Commune.
Mais les cours martiales devaient encore fonctionner longtemps, et pendant trois ans on fusillera, on déportera à Nouméa où l'on emprisonnera non seulement des fédérés convaincus mais encore des gens susceptibles seulement de sympathie pour la Commune. Cette sauvage répression fera dire quelques années après à Olivier Pain, lors de l'inauguration, à Saint-Germain, d'un monument élevé à la mémoire de Thiers : » Au nom des trente-six mille victimes de la Commune, je proteste ici contre l'érection d'un monument à la mémoire de leur assassin. »

Roque de Fillol fut compris comme tant d'autres dans le flot des déportations. Il lui faudra l'amnistie de 1880 pour pouvoir revenir à Puteaux. Mais ses concitoyens n'avaient pas oublié sa conduite énergique et courageuse en 1870 et 1871, aussi aux élections législatives qui suivirent son retour d'exil, ils l'envoyèrent siéger au Parlement, le vengeant ainsi de l'injustice dont l'avait accablé le gouvernement de Thiers.


Note : Jean-Émile Denis continue d'évoquer ces recherches sur l'histoire de Puteaux, notamment dans ses « Chroniques du temps des puits ».
Dans cette Étude, nous n'avons voulu couvrir que la période 1870-1871. Nous nous sommes permis de corriger une erreur puisqu'au cours de cette période, le Maire était Simon-Hyacinthe Blanche et non Auguste Blanche comme l'écrit Jean-Émile Denis.


J.F.M. - 04-2021