Carte des voyages de Christophe Colomb

Carte des voyages de Christophe Colomb

 

 

 

 

 

 

 

Christophe Colomb

Christophe Colomb

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une des îles découvertes

Découverte de Cuba

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

compte rendu

Christophe colomb, prophète de l'Apocalypse

Compte rendu de la conférence de Monsieur Denis Crouzet

Christophe Colomb a réalisé 4 voyages sur les mers Océanes ou Atlantiques :

Le premier le conduit aux Bahamas, Cuba, Haïti et St Domingue.
Le second lui permet de découvrir la Guadeloupe, St Martin, les Îles Vierges Haïti et Cuba.
Le troisième l’emmène plus au sud par les îles Madères, les Canaries, les îles du Cap Vert, jusqu’à 4° de latitude de l’équateur avant de parvenir au continent américain à l’embouchure du delta de l’Orénoque et Haïti.
Le quatrième c’est Haïti, la cote Cubaine, l’Amérique central, et la Jamaïque où il sera secouru après que son bateau, vermoulu, ait chaviré.

Le voyage qui va nous intéresser est le premier car il nous apprend à connaître la vraie personnalité de Christophe Colomb.
Il est né en 1451 à Gènes, il n’est ni Corse, ni Catalan, ni Français. Sa famille, les Colombo, serait d’origine espagnole. C’est un commis marchand génois qui navigue sur la Méditerranée, il va aussi jusqu’en Angleterre et en Guinée. Il épouse la fille du Gouverneur de Madère en 1478 qui  lui donne un fils, Diégo. Il aura un second fils naturel, Fernando.
Une idée le hante, celle de découvrir une voie maritime pour atteindre l’Asie par le Ponant (l’Ouest). Il propose son projet au roi du Portugal Joao II qui le rejette, puis à Ferdinand et Isabelle de Castille, les rois catholiques d’Espagne alors en lutte contre les arabes pour la ‘’Reconquista’’ (reconquête) de l’Espagne. Isabelle la catholique constitue une commission d’experts scientifiques et de théologiens pour examiner ce projet, sans résultat. Il en sera de même avec les rois d’Angleterre et de France. Il faut préciser que tous ces souverains sont plus attirés par la route du Levant puisque le cap de Bonne Espérance a été découvert par Dias en 1488 et qu’il est doublé par Vasco de Gamma en 1497 pour joindre les Indes.

Finalement, ce sera à l’occasion de la reddition de Grenade le 2 janvier 1492 et la signature de la capitulation de Santa Fe qu’il obtient le 30 avril 1492 de Ferdinand des dispositions contractuelles lui conférant le titre de Gouverneur et de Vice roi des îles et terres fermes qu’il découvrirait et celui d’Amiral des mers Océanes ainsi que le dixième des richesses découvertes. Il est autorisé à armer 3 bateaux. Ce sont deux caravelles la Pinta et la Nina et une nef, la Santa Maria, à bord de laquelle il prendra place. Le départ a lieu le 3 août 1492 du port de Palos de la Frontera (Huelva).

Cette aventure est basée sur 4 éléments constituant son outillage conceptuel : Une correspondance de 1474 d’un humaniste florentin, Toscanelli à un chanoine de Lisbonne, Fernao Martin, indique que la Chine serait peu éloignée du continent européen et qu’il serait possible de la rejoindre par le Ponant, et une autre de 1480 de ce même Toscanelli à Christophe Colomb pour l’encourager dans cette entreprise.

  • Christophe Colomb, autodidacte cartographe, connaît beaucoup de personnalités des sciences géographiques. Pour ces érudits, la terre a une circonférence comprise entre 33 000 à 44 000 kms (elle a 40 000 kms). Christophe Colomb l’évalue à 30 000 kms et pense que le continent eurasiatique s’étale sur 260° de longitude, ce qui place les Açores à 6 500 kms de la Chine, la rendant accessible par le Ponant.
  • Il a des informations maritimes sur des bois et des roseaux inconnus en Europe, trouvés en mer au large des Açores ainsi que des corps d’hommes d’aspect différent des européens ; des îles  inconnues vues à l’Ouest de l’Island ; un « protonaute » qu’il a rencontré, seul rescapé de son bateau, qui aurait abordé à l’ouest une terre inconnue.
  • Il est fasciné par l’Asie et la conversion de ses habitants au catholicisme, il imagine la conversion de toute l’humanité dont il pense être le porteur, il se croit l’élu de Dieu et investi de cette mission. Au départ, il voit même un rameau de feu devant ses navires comme Moïse dans le désert.

Les péripéties de cette aventure proviennent de la seule source disponible, celle de son journal de bord. Il nous montre un Christophe Colomb prophète de l’Apocalypse au sens théologique du terme, celui de l’apothéose de Dieu dans la résurrection du Christ.
Le 3 août 1492 il prend donc la mer. Ses notes montrent un esprit poétique s’émerveillant de la mer comme une transfiguration de la toute la puissance de Dieu. Il découvre la déclinaison magnétique. Chaque fois que son équipage éprouve des angoisses lors de vents ou de tempêtes, lui y voit des signes divins.
Le 16 septembre, après une escale aux Canaries, il entre dans la mer des Sargasses avec ses algues qui gênent la navigation. C’est une épreuve de Dieu avant la Félicité.
Le 12 octobre 1492, une terre est en vue, il aperçoit une lumière qu’il attribue à Dieu l’informant de l’approche de son but. Il nomme cette île San Salvador en l’honneur du Christ (les indiens la nomme Guanahani – l’iguane). Des indiens nus s’approchent, il les admire, ils sont comme Adam avant le péché, ils reflètent l’innocence, il en conclut qu’ils sont prêts à se convertir. Le lendemain l’un d’eux porte une feuille d’or sur la narine, il est aussitôt convaincu qu’il a trouvé le monde de l’or.

A partir du 16 octobre il va découvrir d’autres îles qu’ils baptisent Santa Maria de la Conception, Fernandina, Isabella, Cuba (les indiens l’appellent Colba Ruana).

Il envoie une expédition sur Cuba qui y trouve des villages abandonnés mais ramène de l’intérieur des huttes des statues  qu’il ne refuse d’identifier à un culte d’idoles. Il trouve des épices sur la plage ce qui lui donne la certitude d’être en Asie à Cipango (le Japon) ou en Cathay (la Chine).

Il nomme le cap du bout de l ’île, le cap Alpha  Oméga. Il poursuit vers une terre située en face de Cuba que les indiens appelle Cariba ou Hayte et qu’il va baptisée ’’Hispaniola‘’ (La Nouvelle Espagne) qui sera Haïti. Pour lui ces indigènes sont les sujets du Grand Khan. Il reçoit d’un chef indien une ceinture sur laquelle il y a deux plaques d’or et il apprend  qu’une île voisine est pleine d’or en barre (Mais a-t-il bien compris le langage des signes de ce chef ?). Il pense que ce monde d’or va satisfaire les rois catholiques pour convertir toute l’humanité dont ces indigènes qu’il juge déjà prêts, sinon ils peuvent servir d’esclaves pour être vendus en Europe.

Le 24 décembre 1492, la Santa Maria s’échoue sur un récif corallien. Il débarque hommes et bagages. Mais il n’a avec lui que la Nina, La Pinta et son commandant Pinzon l’ont abandonné depuis le 23 octobre 1492 pour aller chercher fortune sur d’autres îles. Or la Nina ne peut emporter les 90 hommes d’équipage plus les ‘’civils’’ (les conversos)  non répertoriés. Il décide de bâtir un fort de bois et de laisser sur place 39 hommes d’équipage plus des ‘’conversos’’ pour constituer une colonie. Il baptise cette baie ‘’La Navidade’’. Le reste des hommes embarque sur la Nina et il poursuit son aventure à Saint Domingue où il subit une attaque d’indiens armés d’arcs et de flèches. Il nommera ce lieu, ‘’El Golfo de las Flechas’’.
La Pinta l’ayant rejoint, il décide le 16 janvier 1493 de rentrer. Il subit en cours de route une violente tempête, et dans la tourmente, la Pinta disparait à nouveau, elle arrivera en Galice. La Nina, elle, arrive à l’île Santa Maria des Açores, mais l’hostilité du Gouverneur ne lui permet pas de ravitailler avant de repartir.
Le 24 février 1493, une seconde violent tempête démâte la Nina, mais il parvient néanmoins le 4 mars 1493 à rejoindre Belém, l’avant port de Lisbonne sur le Tage. Il voit Joao II du Portugal pour revendiquer comme siennes les terres découvertes, et rejoint Palos de la Frontera d’où il est parti 7 mois plus tôt, persuadé que Dieu l’a accompagné tout au long de son voyage. Il sera accueilli fin avril 1493 par les Rois Catholiques avec de grands honneurs, ce sera son apothéose.

En conclusion, il faut savoir qu’au second voyage il découvre que la colonie qu’il a laissée à la Navidade a été massacrée et le fort brûlé. Il en conclura que ces populations indigènes sont des menteurs et des traites qui ne méritent qu’un régime et un ordre violent pour une exploitation coloniale, il exige leur soumission et impose l’esclavage.
Il finira sa vie à Séville, épuisé, aveugle, impotent et dans la semi pauvreté. Tout ce dont il pense avoir droit lui est confisqué. Ce sont ses fils qui se battront pour obtenir enfin les honneurs et l’argent promis au père. Christophe Colomb meurt à Valladolid en Espagne, son cercueil est transféré à Saint Domingue où le premier de ses fils, Diego, est Gouverneur, puis ramené à Séville ou son autre fils, Fernando, a fondé la Bibliothèque Colombine.

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