
" Que faut-il penser des relations
entre l'art et la science "
IV ème partie :
la Science rêvée des artistes, conclusion.
Par Jean Roussaux
Si certains artistes ont pu produire des œuvres dont le caractère scientifique est incontestable beaucoup d'autres ont fait appel à la science comme
inspiratrice, étant particulièrement attirés par ce qu'elle pouvait avoir de spectaculaire, de déconcertant ou de novateur. C'est ainsi que l'évolution a
enrichi le répertoire plastique d'artistes comme E. Degas, G. Moreau, G. Klimbt et plus tard F. Kupka et son combat d'anthropoïdes. A l'aube du XXème
siècle se sont multipliées les œuvres inspirées par les nouveaux concepts en physique et, ensuite, l'informatique ou les biotechnologies ont nourri leur
imagination.
La tendance initialement prédominante est l'utilisation des figures mathématiques. Ainsi quand Magritte peuple un village de sphères et de cubes dans son
arithmétique de 1931 (fig. 30), il ne fait qu'emprunter ces formes à la géométrie, sans qu'elles valorisent l'œuvre plastique. Kandinsky s'inspire
d'abord de la géométrie puis élabore une géométrie abstraite extrêmement poétique mais qui n'a aucune résonnance scientifique (fig. 31). L'art abstrait est
aussi illustré par Malevitch (1878-1955) qui, lorsqu'il invente le suprématisme, une forme d'abstraction géométrique, manipule des figures géométriques planes
pour former des ensembles esthétiquement intéressants (fig. 32). Mais sa réflexion théorique l'entraine à des excès purement gratuits comme le carré noir sur
fond blanc de 1913 suivi du carré blanc sur fond blanc (1918) dont l'aboutissement aurait pu être le carré blanc sur fond blanc entouré d'un cadre
blanc sur mur blanc